PayPal ne souhaite plus prendre part au projet Libra, une nouvelle cryptomonnaie que Facebook souhaite lancer. La nouvelle est tombée début octobre, le service de paiement en ligne devait investir plusieurs millions d’euros mais suite aux commentaires négatifs de certains régulateurs et acteurs du secteur, ils ont fait marche arrière. D’autres collaborateurs ont également quitté le projet suite à ce retrait tonitruant. Et pour ne rien arranger, certains pays européens ont pour projet de s’unir pour lutter contre l’apparition de cette nouvelle monnaie.
Pourquoi PayPal stoppe-t-il la collaboration ?
Tout avait pourtant bien commencé pour la cryptomonnaie signée Facebook. Le projet Libra avait été annoncé juste avant l’été avec une longue liste de soutiens parmi lesquels on pouvait retrouver des géants du secteur comme Lyft, Uber, Vodafone, Visa, Mastercard et PayPal. PayPal est l’un des plus grands services de paiement en ligne actuellement. L’entreprise américaine permet à ses utilisateurs de laisser de coter leur carte bleue pour réaliser des paiements sur la majorité des sites de shopping.
Véritable acteur du paiement en ligne, PayPal avait naturellement été contacté par Facebook pour participer à son projet de monnaie virtuelle : Libra. Au départ, la société outre-Atlantique devait investir jusqu’à 10 millions d’euros dans le projet du réseau social mais ses dirigeants ont fait marche arrière il y a quelques jours. Pour l’instant, il est encore difficile de connaître les véritables raisons de ce rétropédalage car leur communiqué précise seulement que PayPal souhaite « se concentrer sur [leurs] missions et [leurs] priorités stratégiques » c’est-à- dire continuer à aider certains pays à avoir accès à des « services financiers ». De plus, PayPal a pointé le fait que Libra était un projet d’avenir pour le réseau social Facebook.
Néanmoins, une autre raison semble avoir été évoquée par une source proche de PayPal auprès du Financial Times. En effet, selon le quotidien économique PayPal n’aurait pas souhaité poursuivre la collaboration avec Facebook sur le projet Libra car il y aurait eu peu de travail en amont réalisé avec les régulateurs des marchés financiers. La plateforme de paiement en ligne ne souhaite pas que ces mêmes régulateurs viennent mettre le nez dans leurs affaires dans le cas où ils investiraient dans le projet Libra. Cette raison semble être valable car les régulateurs des marchés financiers du monde entier observent de près le projet de monnaie virtuelle de Mark Zuckerberg tout comme certains gouvernements européens.
Facebook subit d’autres retraits
Maintenant que PayPal a annoncé l’arrêt de sa collaboration avec Libra, certains sont en droit de se demander si d’autres acteurs risquent de se retirer. Facebook a souhaité également collaborer avec deux acteurs majeurs du secteur financier :
- VISA
- MasterCard
Alors la question se pose… Visa et MasterCard vont-ils prolonger leur collaboration avec le réseau social américain ? La réponse est tout simplement non. Suite au retrait de PayPal, les deux sociétés financières internationales ont annoncé vouloir quitter le projet Libra. D’autres ont également emboité le pas comme Ebay et Booking qui ont annoncé ne plus soutenir financièrement le projet.
Officiellement, ces anciens soutiens précisent qu’ils reviendront une fois que le projet sera mieux travaillé, mais rien n’est moins sûr tant Libra est dans le viseur de certains gouvernements et régulateurs. Certains experts voient dans cette réponse une manière de simplement rester poli pour éviter toute polémique.
Libra risque de rencontrer de nouvelles difficultés avant son lancement car certains pays ont pour objectif d’interdire cette nouvelle monnaie virtuelle. L’Italie, la France et l’Allemagne sont en train de préparer une offensive pour montrer à Facebook que leur cryptomonnaie ne sera pas bien accueillie sur le sol européen car, comme le précise le ministre français de l’économie Bruno Le Maire, ces pays ne souhaitent pas qu’une entreprise américaine puisse devenir « une puissance monétaire » en laissant sa propre monnaie. Quant au G7 (Canada, Italie, Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni et France), le groupe de discussion ne parle pas encore d’interdiction mais souhaite bien contrôler cette nouvelle monnaie virtuelle. La tâche s’annonce alors de plus en plus compliquée pour Facebook.
En quoi consiste le projet de cryptomonnaie de Facebook ?
A travers son projet de cryptomonnaie Libra, Facebook souhaite lancer sa propre monnaie virtuelle comme le Bitcoin. Le but est de permettre aux inscrits de Facebook de payer des articles ou envoyer de l’argent en délaissant les moyens de paiement traditionnels. Les utilisateurs de Facebook pourront en effet effectuer des transactions aussi facilement que s’ils envoyaient un message via l’application de messagerie instantanée de Facebook, Messenger. Une fois que l’utilisateur aura pu se procurer cette monnaie sur Facebook, il pourra l’utiliser lors de paiements auprès des entreprises partenaires de Facebook comme Uber – qui semble continuer à soutenir le projet.
Reste à savoir si la monnaie virtuelle signée Facebook pourra être lancée l’année prochaine…